Fascia et CrossFit

Le Crossfit est une discipline extrêmement intéressante à préparer, concevoir, planifier, tant sur le point de vue biomécanique, que sur la variété des sollicitations énergétiques mise en jeu, que sur le plan moteur.

Les athlètes de Crossfit de haut-niveau sont presque plus faciles à préparer, car leur principal frein est leur potentiel biochimique, nerveux, mais leur mécanique est en général très bonne.

En revanche, chez les amateurs, le premier frein qui vient (et cela pourrait presque être corrélé avec le niveau de pratique) serait la mobilité. Elle va entraîner à la fois une impossibilité de mouvement ou une déviation technique (à cause de la proprioception ressentie de l’athlète).

C'est-à-dire que lorsque le coach indique une consigne cognitive, l’athlète comprend, mais il y a un blocage où un écart entre ce qu'il comprend, ce qu'il ressent et ce qu'il fait. Cet écart-là s’explique et se situe dans le fascia, dans les zones myotendineuse, dans les fuseaux neuromusculaires, et dans les entrées sensorielles du système postural également.

Pour cela, lorsque l'on stimule le fascia, il y a quatre grandes familles : le stretch, la proprioception, le massage et le rebond. De là, on peut déterminer une stratégie pour accélérer la progression de ses athlètes amateur.

À mon sens, pour eux le stretching est presque surévalué et ne devrait pas dépasser six minutes par jour ! En revanche, la proprioception, la prise de conscience devrait être aussi bien au centre du mouvement que du coaching, tant l'approche de l’athlète est bien trop souvent centrée sur la conséquence, la finalité, donc la charge où le PR.

Encore une fois, la mesure du temps dédié à cela n'est pas représentatif de l'importance mise en jeu. C'est-à-dire qu'une séance ne pourra jamais être uniquement centré sur la proprioception, sinon on basculerait dans une discipline, type Pilates avec une barre, de la gym et du cardio, mais sur une intensité qui serait complètement en dehors de l'esprit de la philosophie du Crossfit.

Donc cela doit rester toile de fond dans le coaching et dans l'approche intrinsèque du pratiquant. L’athlète doit réfléchir à : comment je ressens ? Qu'est-ce qui est fixe ? Qu'est-ce qui est mobile ? Où est-ce que je peux relâcher ? Où est-ce que je peux pousser ? À tout instant où il bouge, cela facilitera la progression et le choix des exercices. Et cela en particulier lorsque le mouvement requiert une force trop importante qui va alors saturer la proprioception pour le pratiquant. Le ratio de force exprimée et la proprioception doit être extrêmement corrélé au risque de sacrifier la polyvalence qui est un des fondements mêmes du CrossFit.

Du point de vue de la performance pure, le fascia permet d’utiliser de manière optimale l’effet de rebond : c’est l'énergie cinétique. Lorsqu'il est maîtrisé, cela permet d'économiser énormément d'énergie même sur des mouvements qui nécessite un gros engagement musculaire, je pense notamment au mouvement d'haltérophilie, au box jump, à la course à pied, tous ces mouvements ou finalement la part de dynamisme où sont les muscles sont souvent sur une course quasi isométrique, lorsque ce sont les tendons qui sont majoritairement sollicités, encore faut-il bien les utiliser au risque de les enflammer.

Conclusion, le Fascia ce n'est pas que du massage, ce n’est pas que du stretch, c'est une véritable opportunité pour la performance qui offre polyvalence et économie d’énergie.