Parmi les douleurs chroniques les plus fréquentes, on entend régulièrement dans son entourage parler du mal de dos. Ce terme devenant même assez générique, s’en est devenu assez standard, on a du mal à mettre précisément le doigt sur comment le traiter.
Pendant longtemps, j'ai toujours eu une confusion sur les lombaires, assez entretenue par le fait que lorsqu'on travaillait les lombaires à la salle, vous travailliez cela sur un banc incliné ou horizontal sur lequel on travaillait surtout l'extension de hanche grâce aux fessiers, et effectivement, je pouvais ressentir une congestion dans la zone lombaire.
Mais était-ce vraiment un muscle ? Non, on peut parler d’une zone lombaire et lorsqu'on parle des muscles se situant dans la zone lombaire, on les travaille souvent avec un vecteur de force horizontal alors que leur fonction est plutôt vertical.
Il existe dans cette zone plusieurs muscles qui sont à la fois profonds, petit, et presque impossible à isoler sans prise de conscience. Ainsi, la solution au mal de dos ne pourra jamais être 100 % musculaire.
En revanche, lorsqu'on regarde dans les bouquins d'anatomie une personne de dos, on voit entre le grand fessier et le grand dorsal un losange blanc qui se trouve être le tissu collage le plus épais du corps (soit 4 mm) ce tissu est le fascia thoraco-lombaire.
Et pour, vous imagez la structure de ce dernier, imaginez une toile d'araignée pleine d’eau, qui pour la faire migrer (l'eau), a des tout petits tubes et c'est dans cette toile d'araignée que se transmettent les messages de douleur. Cette toile d'araignée est plus ou moins organisé : une personne mobile, souple, en excellente santé ostéo-articulaire verra cette toile d'araignée parfaitement organisée.
En revanche une personne présentant des facteurs de risque, aura cette toile d'araignée désorganisée et verra un épaississement des petits tubes rendant la migration de l'eau caduc rendant une perte de proprioception qui s’accompagne de douleur (cf Lee et al.2010).
Ainsi le traitement du mal de dos ne peut se faire sans la prise en compte du tissu conjonctif autrement dit, du fascia et donc des différents moyens d'interventions. Le travail musculaire reste intéressant, mais toujours dans la logique fonctionnelle de ce dernier, donc pour rappel en érigeant les muscles dans l'axe vertical, l'auto-allongement, l'élongation de la colonne de manière active tel que des ELDOA (à cheval entre tension musculaire et myofasciale), du travail kiné Mézières peuvent répondre alors à ce besoin.
À retenir :
Le muscle lombaire n’existe pas
La zone lombaire est composée de groupes musculaires (multifide = long épineux, petit épineux, long lamellaire, petit lamellaire, et il en existe bien d’autres tel que longissimus, illio costallis etc)
Le fascia est une toile d’araignée
Le fascia contient l’eau qui peut s’organiser et migrer. C’est cette organisation qui prévient la douleur
Référence :
Lee A S, Cholewicki J, Reeves N P et al (2010) Comparaison of trunk proprioception between patrients with low back pain and healthy control. Arch Phys Med Rehabil. September;91 (9) 1327-1331